dimanche 25 novembre 2018

Portrait-type du soldat charentais mort pour la France


Au cours du mois d’octobre, les élèves de 1ère L1 ont travaillé sur les archives permettant de collecter des informations sur les « Morts pour la France » de 14-18.
Chaque élève a mené ses recherches sur ses propres ancêtres, mais aussi sur des noms choisis au hasard sur le monument aux morts de sa commune.
Au final, c’est la mémoire de 83 Poilus qui a été ainsi retrouvée. Nous avons ensuite rassemblé l'ensemble
dans une base de données.  
 


Le corpus a été établi à partir de recherches sur deux sources numérisées :
-          les fiches « Morts pour la France », disponibles sur le site http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/, comme celle-ci
-          les registres matricules, disponibles sur les sites des archives du département où le soldat a fait son service militaire, que les élèves avaient découverts lors de leur visite aux archives d'Angoulême

Nous pouvons dresser un portrait-type du soldat charentais mort pour la France, à partir des données ainsi collectées :
-          c’est un homme jeune, âgé de 20 à 30 ans au moment de son décès
-          il est cultivateur
-          il mesure entre 1.60 m et 1.70 m
-          il a un degré d’instruction primaire qui lui permet de savoir lire et écrire
-          il est mort sur le champ de bataille, soit dans un département des Hauts-de-France, soit dans l’Est



Les statistiques sur les 83 Poilus dans le détail :

  •   La profession (indiquée pour 76 poilus) :
- 45% sont cultivateurs
- 40% sont artisans (boulanger, coiffeur, cordonnier…)
- les 15% restant exercent des emplois de service, comme employés ou instituteurs, ou bien sont encore étudiants
Remarque : la surreprésentation des agriculteurs et des artisans est logique, étant donné que nos élèves vivent en majorité dans des territoires où la ruralité était encore très présente au début du XXe s. (périphérie d’Angoulême ou villages de Charente) 

  • Causes de décès (indiquée pour 77 poilus) :
- 53% des soldats ont été « tués à l’ennemi », donc morts au combat
- 22% sont décédés des suites de leurs blessures dans un hôpital situé plus ou moins près du front
- 13% sont morts de maladie, parfois dans leur commune d'origine
- 6% sont indiqués « disparus », leur corps n’a pas été retrouvé
- 6% restant : accidents, suicide


  •  Lieu de décès (retrouvé pour 81 poilus) :
- 34% dans la partie Nord du front (+ Belgique) 
- 33% dans sa partie Est (Marne, Meuse…)
- les 37% restants sont morts loin du front, de maladie, des suites de leur blessures ou d’accident 


  •   L’âge au moment du décès (83 poilus étudiés) :
      -70 % sont morts entre 20 et 30 ans
Le plus jeune a 19 ans au moment de son décès. Le plus âgé : 41 ans

  •  Taille (indiquée pour 81 poilus)

- 70% mesurent entre 1.60m et 1.70m
- 17% mesurent plus de 1.70m
- 13% mesurent moins de 1.60m
Le plus petit poilu du corpus étudié mesurait 1.45m, le plus grand 1.81m


  •   Degré d’instruction (indiqué pour 71 soldats)

- 78% ont un niveau d’instruction primaire (lire, écrire, compter)
- 8% ont un niveau d’instruction au-delà de l’instruction primaire
- 10% sont analphabètes
- 4% savent lire mais pas écrire

Construction d'une mémoire : art et monument

Quel mémoire entretient un lycéen d’aujourd’hui de la Grande guerre ?

Comment les objets de mémoire collective que sont les monuments aux morts peuvent-ils encore nous parler ?




Quelle forme donner à cette mémoire ? Le monument / la sculpture / le socle
commémoration = mémoire publique


« l’institution publique d’un souvenir commun s’objective par exemple sous la forme d’une cérémonie, d’une musique jouée en public, d’un arbre planté et, le plus souvent d’une œuvre d’art, comme l’édification d’un monument. Bien que tout monument ne soit pas beau à voir, il prétend l’être. Il est probable que moins un objet de ce type aura de qualités esthétiques, moins il assurera au cours du temps la transmission du souvenir auquel il est dédié."


Point d’objectivité face à l’événement « Commémorer implique plutôt « objectiver », au sens où un groupe se donne un objet tangible susceptible de concentrer l’accord qui le fait exister. »

« On ne pourrait aujourd’hui assister en Turquie ou en Irak à une quelconque commémoration concernant les victimes Kurdes ou les contributions du peuple kurde. En France, les commémorations concernant l’esclavage et la colonisation, l’extermination des Juifs d’Europe ou les luttes d’indépendance de l’Algérie sont soit timides, soit récentes, et se sont heurtées dans le passé à de fortes résistances
C’est dire qu’une collectivité ne peut commémorer que l’événement qu’elle identifie (à tort ou à raison) comme contribuant à sa solidité, à sa cohérence. »




Partir des souvenirs qu’un groupe décide au cours du temps de fixer et de rendre tangibles,
c'est partir de la vision qu’un groupe possède de son intégrité ou de son unité.

La commémoration est réparatrice du tissu social




Des individus s’accordent sur un récit dans lequel ils se reconnaissent.

UNE OEUVRE D’ART . Esthétique

-Pouvoirs totalitaires = des codes surannées

estimables n’est pas le degré auquel elles parviennent à « représenter » le concept, mais au contraire le degré auquel elles le débordent et, ce faisant, l’enrichissent, donc le transforment. (...)l’art suppose une pluralisation possibles des lectures de l’œuvre.

-La commémoration suppose aussi que chacun puisse individuellement faire l’expérience d’un souvenir de telle manière que son inscription présente ou future dans le groupe soit enrichie, solidifiée, cimentée. (…) Là réside la différence entre une mémoire collective et une mémoire commune. La première repose sur une communion, la seconde, sur un partage. Seul le second type transite par des qualités esthétiques.

- Ce qui compte n’est pas seulement la fonction traditionnelle d’un objet mais aussi la qualité de sa facture, les évolutions qui s’y lisent (du symbole à la représentation d’un objet, l’enrichissement progressif d’un motif, les libertés prises par l’artiste à l’égard de sa tradition)

Un acte commémoratif ne devrait être épuisé ni par la référence au passé, ni par l’époque où il commence à exister. Cette durée du passé ou du présent dans l’avenir est également une qualité esthétique : une œuvre d’art est quelque chose qui en même temps exprime les tendances fortes de son époque, et les dépasse.

- l’émotion liée à l’expérience d’une commémoration. Expérience de complétude

Ce que vous avez perçu à l’Abrèjement : quelques milliers d’arbres tombés sous le coup de la tempête. Les propriétaires décident d'une commande auprès d'artistes à portée internationale.


Dans ce projet pour l'année 2018-2019, nous nous confrontons à une histoire mondiale qui se déroule sur un territoire restreint mais qui touche les pays à l'échelle de la planète.

Comment allez-vous vous emparer de cette question centenaire de la commémoration pour lui donner forme à partir des formes sculpturales qu’elle nous a laissées ?


Nous vous proposons une progression où vous allez vous-même inventer une forme, en usant d’un médium déterminé : le STOP MOTION. Concevoir un film d'animation en papiers découpées grâce aux banques d'images et de données historiques qui seront cumulées au cours des mois à venir.






Les idées exposées ici sont issues de l'article de Joelle Zask que vous retrouverez ici :

question : pourquoi fait-on appel à l'art (le plus souvent) pour procéder à une commémoration?

Article non publié, issu d'une conférence prononcée à Montpellier, colloque organisé par D.Malgor, ACTU Lab, ENSBAM, mars  2007
http://joelle.zask.over-blog.com/article-31847400.html

séries photos


Les points de vue sont dépendants des cadrages, angles de vue, des approches ou reculs adoptés. Opération de contournement, effleurement ou prises de vue frontales, chacun aborde son objet avec une conception singulière. En témoignent ces images !


 
Témoins de la vie et de la mort, Loli J.

 




 



Remember, little sister, Noémie L




 
Esprit figé, Maélys M








Entre la vie et la mort, Marie B










L'honneur, Lucie 



 


 

The sun will set after the storm, Shakira








 




      













L'histoire, Anastasia            




lundi 12 novembre 2018

Séries photo


Des images à visée expressive et artistique : en jouant du point de vue, du cadrage, des ombres et lumières, de toutes les possibilités de l'appareil de prise de vue, recherche d'une perspective (visée, façon de penser, opinion) singulière (personnelle) sur le monument.
Réaliser une série de 3 ou 4 photographies. Les images sont dépendantes les unes des autres.

 
Contre-jour, Lilou A



Crépuscule du réveil des morts, Lilia D



 


 
Sans titre, Elena D




jeudi 8 novembre 2018

archives municipales d'Angoulême


Ce mercredi, la classe 1L1 se rend aux archives municipales d'Angoulême où Sylvie Blaise-Bossuet a accompli un travail remarquable de recherches liées aux morts angoumoisins.



Archives, croquis d'Eline L.

Pourtant située loin du front, la ville d’Angoulême n’a pas été épargnée par la guerre entre 1914 et 1918. C’est ce qu’a découvert la classe de 1ère L1, en visite aux archives municipales. Une exposition y est en effet consacrée à la 1ère Guerre Mondiale et à ses répercussions sur la vie des Angoumoisins.

Nos élèves ont été accueillis par la médiatrice culturelle, Mme Blaise-Bossuet, qui a établi la liste des « Morts pour la France » d’Angoulême (liste qui sera apposée au monument aux morts de la place Beaulieu le 11 novembre prochain). L’occasion de découvrir le travail d’une archiviste, ainsi que certaines archives rarement exposées au public, comme le registre matricule, établi pour chaque jeune Français au moment de son service militaire.


Cette découverte se poursuivra pour nos élèves le lundi 8 octobre, au cours d’un atelier sur les outils de recherche des « Morts pour la France ».





Notes et croquis, Anastasia
 



Mémoire animée, LE FILM

Le film est enfin achevé. Bruitages et bande sons ont été enregistrés ou sélectionnés sur des sites libres de droits, tels http://www.unive...