dimanche 25 novembre 2018

Construction d'une mémoire : art et monument

Quel mémoire entretient un lycéen d’aujourd’hui de la Grande guerre ?

Comment les objets de mémoire collective que sont les monuments aux morts peuvent-ils encore nous parler ?




Quelle forme donner à cette mémoire ? Le monument / la sculpture / le socle
commémoration = mémoire publique


« l’institution publique d’un souvenir commun s’objective par exemple sous la forme d’une cérémonie, d’une musique jouée en public, d’un arbre planté et, le plus souvent d’une œuvre d’art, comme l’édification d’un monument. Bien que tout monument ne soit pas beau à voir, il prétend l’être. Il est probable que moins un objet de ce type aura de qualités esthétiques, moins il assurera au cours du temps la transmission du souvenir auquel il est dédié."


Point d’objectivité face à l’événement « Commémorer implique plutôt « objectiver », au sens où un groupe se donne un objet tangible susceptible de concentrer l’accord qui le fait exister. »

« On ne pourrait aujourd’hui assister en Turquie ou en Irak à une quelconque commémoration concernant les victimes Kurdes ou les contributions du peuple kurde. En France, les commémorations concernant l’esclavage et la colonisation, l’extermination des Juifs d’Europe ou les luttes d’indépendance de l’Algérie sont soit timides, soit récentes, et se sont heurtées dans le passé à de fortes résistances
C’est dire qu’une collectivité ne peut commémorer que l’événement qu’elle identifie (à tort ou à raison) comme contribuant à sa solidité, à sa cohérence. »




Partir des souvenirs qu’un groupe décide au cours du temps de fixer et de rendre tangibles,
c'est partir de la vision qu’un groupe possède de son intégrité ou de son unité.

La commémoration est réparatrice du tissu social




Des individus s’accordent sur un récit dans lequel ils se reconnaissent.

UNE OEUVRE D’ART . Esthétique

-Pouvoirs totalitaires = des codes surannées

estimables n’est pas le degré auquel elles parviennent à « représenter » le concept, mais au contraire le degré auquel elles le débordent et, ce faisant, l’enrichissent, donc le transforment. (...)l’art suppose une pluralisation possibles des lectures de l’œuvre.

-La commémoration suppose aussi que chacun puisse individuellement faire l’expérience d’un souvenir de telle manière que son inscription présente ou future dans le groupe soit enrichie, solidifiée, cimentée. (…) Là réside la différence entre une mémoire collective et une mémoire commune. La première repose sur une communion, la seconde, sur un partage. Seul le second type transite par des qualités esthétiques.

- Ce qui compte n’est pas seulement la fonction traditionnelle d’un objet mais aussi la qualité de sa facture, les évolutions qui s’y lisent (du symbole à la représentation d’un objet, l’enrichissement progressif d’un motif, les libertés prises par l’artiste à l’égard de sa tradition)

Un acte commémoratif ne devrait être épuisé ni par la référence au passé, ni par l’époque où il commence à exister. Cette durée du passé ou du présent dans l’avenir est également une qualité esthétique : une œuvre d’art est quelque chose qui en même temps exprime les tendances fortes de son époque, et les dépasse.

- l’émotion liée à l’expérience d’une commémoration. Expérience de complétude

Ce que vous avez perçu à l’Abrèjement : quelques milliers d’arbres tombés sous le coup de la tempête. Les propriétaires décident d'une commande auprès d'artistes à portée internationale.


Dans ce projet pour l'année 2018-2019, nous nous confrontons à une histoire mondiale qui se déroule sur un territoire restreint mais qui touche les pays à l'échelle de la planète.

Comment allez-vous vous emparer de cette question centenaire de la commémoration pour lui donner forme à partir des formes sculpturales qu’elle nous a laissées ?


Nous vous proposons une progression où vous allez vous-même inventer une forme, en usant d’un médium déterminé : le STOP MOTION. Concevoir un film d'animation en papiers découpées grâce aux banques d'images et de données historiques qui seront cumulées au cours des mois à venir.






Les idées exposées ici sont issues de l'article de Joelle Zask que vous retrouverez ici :

question : pourquoi fait-on appel à l'art (le plus souvent) pour procéder à une commémoration?

Article non publié, issu d'une conférence prononcée à Montpellier, colloque organisé par D.Malgor, ACTU Lab, ENSBAM, mars  2007
http://joelle.zask.over-blog.com/article-31847400.html

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Mémoire animée, LE FILM

Le film est enfin achevé. Bruitages et bande sons ont été enregistrés ou sélectionnés sur des sites libres de droits, tels http://www.unive...