Quel mémoire
entretient un lycéen d’aujourd’hui de la Grande guerre ?
Comment les objets
de mémoire collective que sont les monuments aux morts peuvent-ils
encore nous parler ?
Quelle forme donner à cette
mémoire ? Le monument / la
sculpture / le socle
commémoration =
mémoire publique
« l’institution
publique d’un souvenir commun s’objective par exemple sous la
forme d’une cérémonie, d’une musique jouée en public, d’un
arbre planté et, le plus souvent d’une œuvre d’art, comme
l’édification d’un monument. Bien que tout monument ne soit pas
beau à voir, il prétend l’être. Il est probable que moins un
objet de ce type aura de qualités esthétiques, moins il assurera au
cours du temps la transmission du souvenir auquel il est dédié."
Point
d’objectivité face à l’événement « Commémorer implique
plutôt « objectiver », au sens où un groupe se donne un objet
tangible susceptible de concentrer
l’accord qui le fait exister. »
« On
ne pourrait aujourd’hui assister en Turquie ou en Irak à une
quelconque commémoration concernant les victimes Kurdes ou les
contributions du peuple kurde. En France, les commémorations
concernant l’esclavage et la colonisation, l’extermination des
Juifs d’Europe ou les luttes d’indépendance de l’Algérie sont
soit timides, soit récentes, et se sont heurtées dans le passé à
de fortes résistances
C’est dire qu’une collectivité ne peut commémorer que l’événement qu’elle identifie (à tort ou à raison) comme contribuant à sa solidité, à sa cohérence. »
C’est dire qu’une collectivité ne peut commémorer que l’événement qu’elle identifie (à tort ou à raison) comme contribuant à sa solidité, à sa cohérence. »
Partir
des souvenirs qu’un groupe décide au cours du temps de fixer et de
rendre tangibles,
c'est partir de la vision
qu’un groupe possède de son intégrité ou de son unité.
La
commémoration est réparatrice du tissu social
Des
individus s’accordent
sur un récit dans lequel ils se reconnaissent.
UNE
OEUVRE D’ART . Esthétique
-Pouvoirs
totalitaires = des
codes surannées
estimables
n’est pas le degré auquel elles parviennent à « représenter »
le concept, mais au contraire le degré auquel elles le débordent
et, ce faisant, l’enrichissent, donc le transforment. (...)l’art
suppose une pluralisation possibles des lectures de l’œuvre.
-La
commémoration suppose aussi que chacun puisse individuellement faire
l’expérience d’un souvenir de telle manière que son inscription
présente ou future dans le groupe soit enrichie, solidifiée,
cimentée. (…) Là réside la différence entre une
mémoire collective et une mémoire commune. La première repose sur
une communion, la seconde, sur un partage. Seul le second type
transite par des qualités esthétiques.
-
Ce qui compte n’est pas seulement la fonction traditionnelle d’un
objet mais aussi la qualité de sa facture, les évolutions qui s’y
lisent (du symbole à la représentation d’un objet,
l’enrichissement progressif d’un motif, les libertés prises par
l’artiste à l’égard de sa tradition)
Un
acte commémoratif ne devrait être épuisé ni par la référence au
passé, ni par l’époque où il commence à exister. Cette durée
du passé ou du présent dans l’avenir est également une qualité
esthétique : une œuvre d’art est quelque chose qui en même temps
exprime les tendances fortes de son époque, et les dépasse.
-
l’émotion liée à l’expérience d’une commémoration.
Expérience de complétude
Ce
que vous avez perçu à l’Abrèjement : quelques milliers d’arbres
tombés sous le coup de la tempête. Les propriétaires décident d'une commande auprès d'artistes à portée internationale.
Dans ce projet pour l'année 2018-2019,
nous nous confrontons à une histoire mondiale qui se déroule sur un
territoire restreint mais qui touche les pays à l'échelle de la planète.
Comment
allez-vous vous emparer de cette question centenaire de la
commémoration pour lui donner forme à partir des formes
sculpturales qu’elle nous a laissées ?
Nous
vous proposons une progression où vous allez vous-même inventer une
forme, en usant d’un médium déterminé : le STOP MOTION. Concevoir un film d'animation en papiers découpées grâce aux banques d'images et de données historiques qui seront cumulées au cours des mois à venir.
question : pourquoi fait-on appel à l'art (le plus souvent) pour procéder à une commémoration?
Article non publié, issu d'une conférence prononcée à Montpellier, colloque organisé par D.Malgor, ACTU Lab, ENSBAM, mars 2007
http://joelle.zask.over-blog.com/article-31847400.html
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