Après 9 bonnes heures de route, arrivée d'Angoulême à la Somme
Les
18 et 19 octobre, les élèves de 1ère L1, accompagnés par six
camarades issus des classes de 1ère S2, STMG2 et ST2S2, ont
poursuivi leur exploration des chemins de la mémoire de la Grande
Guerre, avec Mmes Renault (arts plastiques) et Desroches
(histoire-géo). Ils ont découvert les lieux d’une bataille
emblématique, l’offensive de la Somme, menée conjointement par
les Britanniques et les Français entre juillet et novembre 1916.
Champs et vallons, ciels radieux
Le
voyage a débuté à Rancourt, village qui a la particularité
d’abriter trois cimetières militaires (
allemand, britannique, français).
La chapelle en brique fut inaugurée le 17 septembre 1933. On y pénètre par une grille en fer forgé, à l'intérieur, s trouve un bas-relief évoquant le deuil2.
Des plantations d’arbres et de haies, des portails d’entrée en fer forgé, des bordures de pierre pour les ossuaires, de grandes croix latines noires indiquant les tombes sont les seuls éléments décoratifs des cimetières militaires allemands.
Ce cimetière fut créé par les Français en 1921 car le Traité de Versailles de 1919 avait placé les cimetières allemands sous tutelle de l'administration française.
Ce n’est qu’en 1926 que l’entretien des cimetières fut transféré à la charge de l'État allemand. Le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (Association populaire allemande pour l’entretien des tombes de guerre) avait pourtant été créé en 1919. C’est également en 1926 que fut adopté le symbole qui signale la présence des nécropoles allemandes : quatre petites croix de couleur noire dominées par une plus grande.
L’oratoire du cimetière allemand de Rancourt est protégé au titre des monuments historiques : inscription par arrêté du 14 septembre 2016.
Le petit cimetière britannique rassemble les tombes de 93 soldats anglais tués en 1916.
Trois autres, isolées, sont celles d’Anglais morts en 1940 : un
équipage (pilote, navigateur et observateur) d’un avion abattu par les
Allemands et qui s’est écrasé à quelques centaines de mètres de là. Les aviateurs ont été enterrés à côté de leurs aînés.
La nécropole nationale rassemble sur une superficie de 2,8 ha, 8 566 dépouilles de soldats français dont 5 327 dans des tombes individuelles et 3 223, dans quatre ossuaires.
Après 1945, des sépultures isolées provenant de cimetières communaux y ont été transférées.
C'est la plus importante, en nombre de sépultures, des nécropoles françaises du département de la Somme.
C'est le plus important
cimetière militaire français de la Grande Guerre situé dans le
département de la Somme, pour le nombre de victimes ensevelies.
Trois civils et un soldat français tués pendant
la Seconde Guerre Mondiale y sont également inhumés.
Il s’est poursuivi avec l’Historial de Péronne.
L’Historial
de la Grande Guerre de Péronne
L
’Historial
aborde la guerre à travers une très riche collection d’objets
provenant des 3 principales puissances ayant combattu dans la Somme :
le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France. On y trouve des objets
militaires, mais aussi des objets de l’arrière, montrant la vie
économique, culturelle, artistique des sociétés en guerre. Cette
collection illustre l’idée d’une « culture de guerre ».
historial de Péronne |
le poids d'un casque, historial de Péronne |
Les
élèves ont apprécié ses riches collections d’objets de
tranchées et d’images de propagande, ainsi que l’approche
comparée, avec la mise en parallèle d’objets allemands,
britanniques et français. Autre intérêt majeur de ce musée :
les collections d’eaux-fortes d’Otto Dix, artiste allemand qui
s’est battu dans la Somme.
historial de Péronne |
le poids d'un casque, historial de Péronne |
«J’ai étudié la guerre de très près (…). J’ai choisi de faire un véritable reportage sur celle-ci afin de montrer la terre dévastée, les souffrances, les blessures…» «Il me fallait y être à tout prix. Il faut avoir vu l’homme dans cet état déchaîné pour le connaître un peu…». Otto Dix
La
deuxième journée a été consacrée à la visite des mémoriaux de
guerre, édifiés dans les années 20 par les pays du Commonwealth
qui ont payé un lourd tribut à cette offensive : à Thiepval,
le plus grand mémorial britannique au monde, à Beaumont-Hamel le
parc canadien des Terre-Neuviens, à Longueval le mémorial
sud-africain ou encore le trou de mine de la Boisselle.
Ce
voyage venait compléter le travail déjà accompli par nos élèves
en Charente, à travers la typologie des monuments aux morts de leur
commune ou encore l’utilisation des archives numérisées pour
retrouver les traces des Morts pour la France.
Il
s’inscrit dans le projet interdisciplinaire (arts
plastiques/histoire) « Mémoire figée, mémoire animée »,
qui s’articule autour de deux questions :
-
Quelle
signification le monument aux morts avait-il dans la France de
l’immédiat après-guerre ?
-
Comment le monument aux morts fait-il sens pour des lycéens
d’aujourd‘hui ?
Il
aboutira à la réalisation par les élèves d'un court-métrage en
stop motion mettant en images une réponse à ces problématiques. Ce
projet a reçu le label « Centenaire » décerné par la
Mission du Centenaire de la 1ère
Guerre mondiale.
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